FestiClip 2019 : l’excellence !
Fondé il y a 15 ans le FestiCLip vient de boucler sa quatorzième édition. Elle est sous le signe de l’excellence. D’année en année nous constatons une progression dans la qualité des productions. Qualité de la technique, déjà constatée, mais aussi qualité des scénarios et du jeu des acteurs.
Une thématique revient dans de nombreux films de cette édition : les jeunes, parfois mieux que les adultes, peuvent venir au secours de leur camarades. Cela rejoint une des grandes convictions de Don Bosco : les jeunes peuvent être éducateurs des jeunes.
Le harcèlement est un thème désormais récurent ces dernières années. En 2019, nous n’y échappons pas.
Au nombre des addictions, celle au téléphone portable est également présente. La question de l’homosexualité apparaît comme une réelle préoccupation ainsi que le respect des femmes. Nouveauté : pour la première fois la prostitution des très jeunes filles est traitée.
Tous ces films ont un rôle de lanceur d’alerte pour les éducateurs et les adultes. On peut tous les visionner sur notre site (www .festiclip.eu) et les télécharger librement. Ils peuvent être d’utiles outils de réflexion pour groupes de jeunes et adultes.
Les 6 films primés
1. Deux prix du jury : « L’ombre du second» et « Le prix de la liberté »
Cette année deux films ex æquo ont obtenu le prix du jury : « L’ombre du second » par le lycée Don Bosco de Landser et « Le prix de la liberté » par l’aumônerie de la Paroisse Don Bosco de Paris. Le premier est remarquable par la construction du scénario tout en finesse et par la grande maîtrise du jeu des acteurs et du cadrage. Le second a le mérite d’aborder la difficile question de la prostitution et d’y mêler l’amitié trahie et rachetée. La mise en images y est aussi très bonne.
2. Le prix du public : « Addiction »
Le prix du public a été accordé à « Addiction » de Don Bosco Marseille. Le film est recherché et inventif dans sa forme. Nos démons s’y trouvent personnifiés. La voix off y est nature et le thème bien utile pour en venir à un usage plus raisonné du portable.
3. Le prix de la meilleure bande : « La cascade »
Le prix de la meilleure bande son a été décerné à « La cascade » de l’aumônerie de Bourgoin-Jallieu. Les dialogues y sont clairs et nets et surtout, la musique est une création de la jeune équipe. Un bon point qu’a apprécié le jury. Au demeurant, le film qui traite du harcèlement avec une dimension spirituelle, est très bon. Une remarque cependant, la jeune héroïne mériterait d’avoir un statut de victime plus affirmé. N’oublions pas que les harceleurs sont les premiers coupables qui doivent demander pardon.
4. Le « Clin d’œil à la créativité »: « Identité »
Le « Clin d’œil à la créativité » est allé à « Identité » de l’Institut Lemonnier de Caen. Un film court, d’une sobriété exemplaire mais d’une redoutable efficacité. Le thème des migrants y est traité d’une façon originale tant dans l’idée que dans la forme. Bravo !
5.Le prix du meilleur film étranger : « No son tonterias »
Le prix du meilleur film étranger a été accordé à la Fundacion Angel Tomas d’Espagne avec son film « No son tonterias ». Le langage y est cru et choquera peut-être certains. Pourtant il est là pour dénoncer une réalité. De nombreuses chansons, diffusées sur internet, ont un vocabulaire ordurier qui agresse et salit les femmes. Ce film dénonce cette situation et montre qu’avec une pédagogie douce on peut faire évoluer les mentalités. Faire réfléchir les jeunes sur cette réalité a plu au jury.
Les autres films n’ont pas démérité
Au-delà des films primés, l’ensemble de la production est d’excellente qualité.
« Exclus de la société » réalisé par Sévigné de Marseille nous offre deux destin croisés. Une jeune fille qui se découvre enceinte et un jeune garçon qui n’ose avouer son homosexualité. La relation avec les parents se passe mal d’où un sentiment d’exclusion.
« La vie d’Aurélien » tournée par le campus de Pouillé reprend le scénario d’une vidéo américaine réalisée suite à un attentat sur un campus. Le thème est le harcèlement. Il n’est pas vu du côté de la victime mais du point de vue des ceux qui la côtoyaient et qui n’ont rien vus… Un appel à la vigilance.
« Thank you » a été produit par le Salesian college de Celbridge en Irlande. Un jeune passionné par la batterie délaisse ses études. Son père s’emploie à le convaincre de ne pas laisser tomber son travail. Un des rares films à montrer le rôle positif des adultes face aux malaises des adolescents.
« Mixzapping » est le fruit de l’équipe de Lyon Minimes. Les rapports hommes-femmes sont traités d’une façon inégale à travers de courts pastiches humoristiques. Une critique en filigrane des travers de notre société.
« Des réseaux pas très sociaux » filmé par l’Internat Costa de Beauregard de Chambéry dénonce les défis que se donnent les jeunes sur les réseaux sociaux. Il pointe la difficulté du monde adulte à nouer le dialogue avec des jeunes en difficulté. Mais il montre aussi l’aide apporté par leurs camarades.
Enfin, « Em terra de Cegos » (Au royaume des aveugles les borgne sont rois) qui nous vient du Portugal est une remarquable performance théâtrale filmée avec talent. Une partie de colin-maillard dont l’enjeu est de passer de l’obscurité à la lumière avec en ligne de mire, ni plus ni moins, que la sainteté.
Au-delà des films présentés, le FesiClip a été l’occasion de fructueux échanges entre jeunes et adultes. Ils ont pu partager leurs expériences de cameramen, d’acteurs et de scénaristes. Une façon de se préparer à de futurs tournages. Pour la quinzième édition du FestiClip, n’en doutons pas.
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